L’une des cibles de l' appelle explicitement à la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales. ? cet égard, susciter une prise de conscience quant à la législation en matière de sauvegarde revêt une importance majeure. En effet, selon une du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, l'éducation aux droits de l'homme est ??essentielle à la réalisation effective des droits humains et des libertés fondamentales??.

?tre au fait de ses droits et savoir comment les protéger joue un r?le déterminant pour favoriser le progrès social et économique. Toutefois, une personne qui ne conna?t pas les principes juridiques élémentaires peut risquer de devenir victime de tromperie, d’exploitation ou de privation de ses droits. Supposons par exemple qu’une partie de la population d’un pays donné n’ait pas accès à l’enseignement formel, ce qui en soi est contraire au droit à l’éducation. Le degré de vulnérabilité des individus augmente alors considérablement.

Les femmes et les enfants en particulier, ignorant tout de l’applicabilité des droits humains, ne signalent pas les crimes et les atteintes à ces droits dont ils sont victimes et qu’ils continuent de subir. Dans un tel contexte, l', institution indienne membre de l'Impact Universitaire des Nations Unies (UNAI), a décidé d’agir, avec pour objectif principal de simplifier la législation dans ses moindres détails et ainsi veiller à ce que chacun soit conscient de ses droits.?

Une équipe de son a participé à l'élaboration de deux manuels visant à garantir l'application des droits des femmes et des enfants dans le cadre de Saral Kanoon, une initiative lancée depuis la cinquième ville la plus peuplée du pays, Ahmedabad. Apoorva Patel, directrice en chef du Centre, est responsable du pilotage et de l’évaluation de ce projet encadré par le professeur S.?Shanthakumar, responsable du Centre.

Les manuels se présentent sous forme de guides pratiques destinés à mobiliser l’attention à l’égard des domaines juridiques sensibles en Inde concernant les groupes vulnérables. Une trentaine d’étudiants ont veillé à ce que le résultat final soit à la fois complet et facile à comprendre. Les enseignants du Centre ainsi que des avocats de la Haute Cour du Gujarat, état de la c?te ouest de l’Inde, ont également ?uvré au bon déroulement du projet.

Le manuel sur les droits des femmes, organisé de fa?on chronologique, détaille les aspects juridiques importants en la matière. Abordant les problématiques les plus cruciales concernant les femmes en Inde, on y retrouve entre autres thèmes la mutilation génitale féminine, les violences domestiques dont celles à caractère sexuel, ainsi que le mariage forcé. ??Pour concevoir ce manuel, nous sommes restés dynamiques dans notre approche??, explique Apoorva Patel.

??Au cours de nos recherches, nous nous sommes penchés sur des thèmes comme la cybercriminalité contre les femmes ou encore la récente question controversée du viol conjugal??, ajoute-t-elle. En guise d’entrée en matière, chaque chapitre explique dans des termes simples le texte de loi dont il est question ainsi que le sens fondamental du thème abordé. Vient ensuite une réflexion détaillée sur les dispositions légales ayant trait de près ou de loin aux sujets traités.

Des en-têtes intitulés ??Conna?tre la procédure?? informent clairement le lecteur sur les solutions à envisager dans l’éventualité où il serait victime ou aurait connaissance d’une ou de plusieurs difficultés évoquées dans le manuel. Cette initiative remplit un double objectif?: proposer un guide complet en apportant une réponse rapide et concrète au lecteur et au grand public.

En fin de guide figurent des annexes ??complémentaires aux procédures décrites dans chaque chapitre thématique permettant aux manuels de remplir pleinement leur fonction?de guide pratique??, note Apoorva Patel. ??Tant que les gens n’auront pas conscience de leurs droits et tant qu’une sensibilisation accrue ne garantira pas un meilleur accès à la justice dans ce domaine, le mouvement en faveur d’une aide légale ne pourra pas atteindre son objectif??, ajoute-t-elle. ?

Le manuel sur les droits des enfants est organisé de la même manière que celui sur les droits des femmes et présente lui aussi des travaux de recherche de qualité. Il tient compte des dispositions des lois-cadres en la matière. Pour n’en nommer que quelques-uns, il aborde en profondeur des sujets variés comme le travail et l’éducation des enfants, l'adoption, le mariage des mineurs et la traite des enfants.

La réflexion sur ces sujets cruciaux s’accompagne de travaux de recherche approfondis, offrant ainsi un aper?u concis, mais complet, de la situation actuelle dans le pays du point de vue de questions urgentes sur des thèmes précis, des dispositions juridiques en vigueur, ou encore de la possibilité de les invoquer, tout cela dans un souci de garantir que dans les faits, les droits de l'enfant prévalent en cas d’atteinte.

?crits en anglais, les manuels vont être traduits dans les langues régionales indiennes et distribués dans les écoles, les organisations de la société civile, les foyers d'accueil et les commissions de protection de l'enfance. ??Même si les dispositions juridiques adéquates sont en place, les victimes, par manque de connaissances, mettent trop longtemps avant d’emprunter ces voies de recours et n’obtiennent pas justice??, a déclaré Aman Garg, étudiant-animateur ayant pris part à la coordination du projet.

??Il s'agit d'une démarche sincère qui a pour ambition non seulement de changer la donne en matière de droits des femmes et des enfants, mais également d’amorcer le débat fort nécessaire à ce sujet dans le monde universitaire et juridique??, explique le professeur S.?Shanthakumar. Les membres du Centre précisent par ailleurs qu’??il ne faut pas réserver l’apprentissage du droit à l’enseignement supérieur, mais le rendre accessible au grand public??.