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Humiliation et violence sexuelle

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Humiliation et violence sexuelle

Les hommes, adultes et jeunes, sont appelés à la retenue
Afrique Renouveau: 
Actors in a skit depicting violence against women. The vice  is on the increase in Zimbabwe and other countries in Africa.Photo: Joseph Mathenge
Photo: Joseph Mathenge
Des acteurs dans une scène de violence sexuelle. La situation se dégrade au Zimbabwe et dans d’autres pays en Afrique. Photo: Joseph Mathenge

Dans les grandes villes du Zimbabwe, les arrêts de bus sont en train de devenir les nouveaux champs de bataille d’une guerre sournoise contre les femmes. Souvent de petites bandes de rabatteurs  s’en prennent aux femmes et aux filles, les accusant d’être habillées de façon indécente et les déshabillant parfois de force en public.    

Cette nouvelle forme de violence misogyne a atteint des sommets en décembre dernier lorsqu’une femme s’est fait attaquer  dans l’une des principales stations de bus de la capitale, Hararé, et qu’elle a été déshabillée de force par plusieurs hommes parce qu’elle avait commis le “crime” de porter une mini-jupe. La femme réussit à s’échapper après avoir payé 2 dollars à un agent du bus de banlieue pour qu’il la cache. La police a arrêté deux des attaquants qui sont en détention en attendant d’être jugés. Les autres suspects courent toujours.

Déshabiller de force en public des femmes accusées de porter des vêtements indécents est la manifestation la plus récente des violences que subissent les femmes au Zimbabwe simplement parce qu’elles sont des femmes Comme dans d’autres régions du monde, de nombreux cas de violence contre les femmes ne font l’objet d’aucune plainte au Zimbabwe. Mais les rares cas consignés dans les registres d’audience reflètent la gravité de la situation. Même  ces cas ne sont pas  toujours considérés comme des crimes. 

« En tant que société, nous devons comprendre que la violence contre les femmes est une infraction pénale et ne peut donc  être excusée», explique Virginia Muwanigwa, présidente de la Coalition des femmes (Women’s coalition) du Zimbabwe, un groupe investi dans la défense des droits des femmes et des filles dans le pays, interviewée par Afrique Renouveau.   

Le Musasa Project, un groupe qui conseille juridiquement et socialement les victimes de violences et leur propose un hébergement et  une formation s’est chargé, l’an passé, des cas de 21 500 femmes alors qu’en 2013, il ne s’était chargé que de 10 402 cas. Spécialiste de la problématique hommes-femmes auprès d’ONU-Femmes, Michelle Gudo indique que son organisation mène un programme sur trois ans destiné à la prévention de la  violence à l’encontre des adolescentes et des jeunes femmes.  

« Offrir un soutien aux femmes n’est pas suffisant, juge  Mme Njovana, il nous faut des projets qui permettent une autonomisation financière des femmes. Les femmes sont le visage de la pauvreté étant donné qu’une majorité d’entre elles doivent s’en remettre à leurs époux pour vivre.»

Les statistiques de la police en matière de violence domestique sont particulièrement troublantes. L’an dernier, les services de police sont intervenus dans 4 600 cas de violence domestique dans la capitale, contre  2 505  l’année précédente. 

Les organisations militant pour l’égalité des sexes  ont mis au point une nouvelle approche dans leur campagne contre ce fléau. Leur démarche consiste à solliciter des organisations d’hommes et les inciter à mobiliser leurs membres contre la violence faite aux femmes. L’une de ces organisations, située à Padare, organise un Forum sur l’égalité entre les sexes dans le but d’impliquer davantage d’hommes dans la promotion d’une telle égalité au Zimbabwe.     

En plus  d’avoir mis les hommes à contribution dans sa  nouvelle campagne, le Forum a multiplié ses actions de lobbying en faveur de cadres juridiques plus stricts tout en continuant à travailler avec des organisations de femmes. 

“Nous incitons les hommes qui occupent des  postes de pouvoir tels que les directeurs, les pasteurs, les chefs de village, les députés et les conseillers locaux à apporter leur contribution à la réduction des violences contre les femmes,” indique Kelvin Hazangwi. 

Il existe bien des lois sur la violence domestique au Zimbabwe, comme celle de 2007,  mais elles ne sont pas strictement appliquées  en raison de ressources limitées, d’une mauvaise coordination des différents acteurs et d’une résistance de l’opinion influencée par le système patriarcal et les croyances religieuses.

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