3 mars 2021

Les objectifs de développement durable (ODD) sont un ensemble d’objectifs intégré qui reconnaissent la relation entre les êtres humains et la planète sur laquelle ils vivent ainsi que leur dépendance à un environnement sain. Cette reconnaissance a été mise en évidence de fa?on frappante par la pandémie de COVID-19 dont le virus SARS-COV-2 aurait été transmis, selon beaucoup, par des animaux sauvages, bien que ses origines précises et sa voie de transmission n’aient pas encore été établies de manière définitive par la science. 

Notre histoire est marquée par la domination, la transformation et la manipulation de la nature par l’homme. Les habitats des animaux sauvages ont été inexorablement réduits à mesure que les populations humaines et leurs établissements se sont développés. Pourtant, avec le nouveau millénaire et les crises émergentes liées aux changements climatiques, la perte de biodiversité et les nouvelles maladies pandémiques, les êtres humains réexaminent leur relation à la nature et commencent à chercher à retrouver un nouvel équilibre.

De tout temps, des populations humaines ont mieux réussi à vivre en harmonie avec la nature que les sociétés qui ont adopté le système agro-industriel dominant dans la deuxième moitié du XXe siècle. Il incombe désormais à toutes les sociétés de trouver les moyens de restaurer un équilibre sain entre l’homme et la planète, en s’appuyant à la fois sur les dernières avancées scientifiques et le savoir traditionnel des populations autochtones.

Nous avons été habitués à voir notre niveau de vie augmenter et, dans de nombreux cas, à jouir d’un niveau de vie élevé offert par la révolution agricole et industrielle de l’époque moderne. Il est parfaitement compréhensible de vouloir préserver ces gains matériels et de les améliorer, mais nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation qui, si nous ne trouvons pas des moyens d’organiser nos économies et nos sociétés, risque de compromettre une grande partie des progrès réalisés au cours des siècles.  Cela est d? non seulement à la menace des changements climatiques, mais aussi à la dégradation de la santé et de la diversité des espèces et des écosystèmes dans lesquels elles survivent et prospèrent.

La faune sauvage pendant la pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 a mis fin aux doutes quant à l’impact positif que la santé de la faune sauvage et des écosystèmes environnants peut avoir sur le bien-être humain. L’empiétement de l’agriculture sur les régions forestières et l’extension des peuplements humains, la chasse, la capture et le commerce illégal d’espèces sauvages et de leurs parties sont, une fois de plus, scrutés à la loupe.

Mais les pressions exercées sur la vie sauvage par la croissance démographique et le développement restent très fortes dans de nombreuses régions du monde. Elles ont été atténuées, dans une faible mesure, par la création de zones protégées et leur gestion. Dans des régions d’Afrique et ailleurs, le tourisme axé sur la faune sauvage a aussi créé de fortes incitations pour renforcer les mesures de protection de la vie sauvage face à des braconniers déterminés et une demande culturellement enracinée de certains marchés. Ces efforts ne s’étendent pas à toutes les espèces sauvages ni à tous les habitats, mais sont, en grande partie, limités aux espèces emblématiques. Il est donc nécessaire de trouver d’autres moyens pour mieux gérer l’interaction entre l’homme et la faune sauvage pour le bénéfice de tous.

Des membres du Groupe de spécialistes de la santé de la faune sauvage faisant partie de la Commission pour la survie des espèces au sein de l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources (IUCN) ont récemment proposé de créer une Autorité sanitaire mondiale de la faune sauvage. Son r?le consisterait à ? . ? 

De même, la communauté internationale, sous la direction de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, de l’Organisation mondiale de la santé animale et du  Programme des Nations Unies pour l’environnement, et appuyée par un certain nombre de gouvernements, envisage d’établir un conseil d’experts de haut niveau pour l’approche ? ?. Sa t?che consisterait à améliorer la place accordée à la science dans la prise de décision politique afin de faire face aux défis sanitaires mondiaux, en commen?ant par reconna?tre les interdépendances entre la santé des écosystèmes, la vie sauvage, la santé des animaux domestiques et la santé humaine.

La nature et les ODD

Le Programme 2030 est un programme d’action intégré né de la prise de conscience de l’interdépendance entre l’homme et la nature et de l’importance d’une planète saine pour assurer le progrès humain, sortir les populations de la pauvreté et atteindre une prospérité partagée d’ici à 2030. Il vise, entre autres, à stabiliser le climat; à ralentir la perte de diversité et à mettre fin à l’appauvrissement de la diversité; et à conserver les ressources naturelles renouvelables et à les utiliser de manière durable, y compris celles de nos vastes océans, pour le bien-être des générations présentes et futures.

Alors que les gouvernements et la communauté internationale s’emploient à mettre fin à la pandémie et à relancer les économies, on considère de plus en plus que la nature doit être intégrée dans les mesures qui sont prises dans le cadre des efforts de relèvement. Pour reconstruire en mieux, il est nécessaire de tenir pleinement compte de la nature, de la biodiversité et du climat et de s’attaquer aux profondes inégalités sociales mises en évidence par la pandémie.

La Journée mondiale de la vie sauvage nous rappelle la t?che urgente à accomplir pour rééquilibrer notre relation à la nature pour aller vers une humanité plus harmonieuse. Ce n’est qu’alors que nous pourrons espérer atteindre les objectifs ambitieux du Programme 2030.

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