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Sommet sur la transformation de l’éducation: une mobilisation mondiale pour sauver les systèmes éducatifs

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Sommet sur la transformation de l’éducation: une mobilisation mondiale pour sauver les systèmes éducatifs

Le ministre de l'éducation de la Sierra Leone, David Sengeh, qui est coprésident du Comité consultatif du Sommet, affirme que les gouvernements, la société civile, les étudiants et les jeunes doivent réimaginer l'éducation.
Kingsley Ighobor
Afrique Renouveau: 
7 Septembre 2022
Le ministre de l'É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô de la Sierra Leone, David Sengeh (au milieu).
MBSSE Sierra Leone
Le ministre de l'É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô de la Sierra Leone, David Sengeh (au milieu).

Pour David Moinina Sengeh, ministre de l'É»å³Ü³¦²¹³Ù¾±´Ç²Ô de base et secondaire supérieure et responsable de l'innovation de la Sierra Leone, le prochain (TES) est l'occasion de mobiliser un mouvement de citoyens du monde qui exigeront des dirigeants qu'ils rendent compte de leurs engagements en matière d'éducation.

Convoqué par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, le sommet est prévu pour le 19 septembre 2022, au début de la semaine de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.Ìý
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M. Sengeh et la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, coprésident le Comité consultatif du Sommet.
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Avant le sommet, des activités sur la mobilisation et les solutions, respectivement le vendredi 16 et le samedi 17 septembre, permettront d'ancrer l'un des plus grands rassemblements de leaders mondiaux sur l'éducation.
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"C'est un moment qui nous rassemble tous - leaders du monde, société civile, étudiants, jeunes - pour réimaginer l'éducation, pour réfléchir à la façon dont nous relevons nos plus grands défis grâce à l'éducation", explique M. Sengeh à Afrique Renouveau.Ìý
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Lors d'un pré-sommet à Paris en juin dernier, M. Guterres a identifié trois crises auxquelles sont confrontés de nombreux systèmes éducatifs : ce sont l'équité, la qualité et la pertinence.
  • En ce qui concerne l'équité, 258 millions d'enfants, en majorité des filles, ne sont pas scolarisés;Ìý
  • En ce qui concerne la qualité, la moitié des élèves de 10 ans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ne savent pas lire un texte de base ; et
  • En ce qui concerne la pertinence, les systèmes éducatifs actuels sont dépassés.Ìý

Le monde ne devrait pas prendre à la légère les crises de la santé et de l'apprentissage.

L'atteinte des objectifs des ODD n'est pas sur les rails

M. Guterres s'inquiète également du fait que les pays risquent de ne pas atteindre les cibles de l'ODD 4, qui consiste à "Assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et promouvoir des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous".
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D'après "les évaluations de leurs engagements [des pays] envers l'ODD 4, d'après leurs propres critères, nous n'atteindrons pas les cibles", affirme M. Sengeh, ajoutant que M. Guterres a décidé "d'inviter les dirigeants mondiaux et de leur dire : 'arrêtez-vous un instant : il faut faire autrement'".Ìý
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Les progrès vers l'ODD 4 sont "mal partis", fait écho un cadre conceptuel de l'événement, et mentionne que la pandémie de COVID-19 a exacerbé la crise.
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L'impact de la pandémie sur l'apprentissage a été sévère. Alors que les confinements ont gravement affecté les économies, les systèmes de santé, les vies et les moyens de subsistance, M. Sengeh affirme qu'un défi de taille, qui n'avait pas été anticipé, a été la crise de l'apprentissage.
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"À son paroxysme, environ 1,2 milliard - 1,6 milliard d'enfants n'étaient pas scolarisés dans le monde. Pour certains pays, il fallait jusqu'à deux ans pour retourner à l'école", déplore-t-il. " Ce qui marchait [dans l'éducation] ne convient plus à la plupart des gens. "Ìý

L'éducation en Afrique

Les statistiques inquiétantes illustrent parfaitement où en est l'éducation en Afrique. Quelque 100 millions d'enfants ne sont pas scolarisés sur le continent, le niveau le plus élevé jamais atteint. Et les filles ont 10 % de chances en moins de terminer le premier cycle du secondaire en Afrique subsaharienne.Ìý
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Alors qu'un enfant et adolescent sur cinq en âge de fréquenter l'école primaire et secondaire vit en Afrique subsaharienne, la région abrite un tiers de ceux qui ne savent pas lire.Ìý
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L'UNICEF rapporte qu'avant la pandémie de COVID-19, environ 80 % des enfants africains scolarisés ne savaient ni lire, ni comprendre, ni répondre aux questions relatives à un texte de 150 mots, ce qu'ils devraient faire à l'âge de 10 ans. Ce chiffre est probablement plus élevé à cause de la pandémie.
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"C'est une double calamité pour les enfants", dit M. Sengeh. "Les crises de la santé et de l'apprentissage sont des choses que le monde ne devrait pas prendre à la légère."
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La dynamique du sommet a commencé plus tôt dans l'année avec des consultations dans une centaine de pays sur les engagements à transformer l'éducation, sur la participation du public et sur la façon dont les actions des pays pourraient se réaliser sur cinq axes.

Cinq domaines d'action

La première des cinq pistes d'action - ou domaines prioritaires - est d'avoir des écoles inclusives, équitables, sûres et saines, ce qui renvoie à la construction d'une société inclusive et à la garantie du droit de chacun à l'éducation. Le rapport Futurs de l'éducation de l'UNESCO renforce le fait que les écarts d'accès d'aujourd'hui proviennent de l'exclusion et de l'oppression d'hier.

Le deuxième domaine d'action se concentre sur l'apprentissage et les compétences pour la vie, le travail et le développement durable, qui vise un apprentissage pertinent pour la main-d'œuvre d'aujourd'hui et prépare les enfants pour l'avenir.

L'UNICEF décrit ces compétences comme "l'alphabétisation et le calcul de base ; les compétences transférables, y compris les compétences de vie et les compétences socio-émotionnelles ; les compétences numériques ; les compétences spécifiques à un emploi ; et les compétences entrepreneuriales".

Le troisième volet concerne les enseignants, l'enseignement et la profession enseignante et traite de la pénurie d'enseignants, des qualifications et des nouveaux besoins en matière de développement professionnel. Le rapport Futurs de l'éducation souligne que les enseignants d'Afrique subsaharienne manquent de qualifications et de formations de base.

Le quatrième domaine d'action est l'apprentissage et la transformation numériques. Si la pandémie a accentué le besoin d'apprentissage numérique, la faible connectivité dans les pays pauvres et les fractures numériques persistent.

"Dans au moins 1 pays à faible revenu sur 3 disposant de données, plus de 85 % des jeunes ne sont pas sur la bonne voie pour acquérir des compétences de niveau secondaire, numériques et spécifiques à un emploi", note un rapport de juillet de l'UNICEF et de ses partenaires.

Dans le monde, deux tiers des 1,3 milliard d'apprenants en âge d'aller à l'école n'ont pas accès à Internet à la maison, et les filles et les femmes sont "moins susceptibles que les garçons et les hommes de leur foyer d'avoir des compétences numériques, un accès à des ordinateurs et à Internet pour bénéficier également de l'apprentissage à distance".

Le cinquième volet d'action est le financement de l'éducation. La forte croissance démographique (la moitié de la population africaine aura 25 ans ou moins d'ici 2025) atténuant l'impact des augmentations des dépenses d'éducation dans les pays en développement, "pour atteindre les cibles de l'ODD 4, il faudra augmenter considérablement les ressources financières", note le rapport de l'UNICEF.

Réformes en Sierra Leone

En Afrique, la politique d'éducation de la Sierra Leone, baptisée "Inclusion radicale dans les écoles", semble adaptée à ces pistes d'action ; le lancement et la mise en œuvre de la politique ont fourni à M. Sengeh une expérience précieuse avec laquelle il sollicite maintenant un soutien mondial pour les systèmes éducatifs.
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Par exemple, permettre aux adolescentes enceintes de retourner en classe et abolir les châtiments corporels ont favorisé l'inclusion. Plus de 2 000 filles enceintes qui auraient pu abandonner l'école se sont présentées à l'examen du West African Senior School Certificate de 2020.
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Pourtant, M. Sengeh concède que la transformation de l'éducation n'est pas souvent une affaire facile, affirmant qu'il faut obtenir le soutien du Président, de ses collègues du Cabinet et de la société civile.
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S'il y a un conseil à donner à ses collègues ministres de l'éducation, c'est d'intérioriser le fait que "La voie de la moindre résistance n'est pas souvent le choix optimal. Se contenter de mettre les gens d'accord quand on veut transformer la société ne fonctionne pas souvent... Il faut créer des mouvements, des coalitions."
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Selon lui, une coalition ou un mouvement de soutien inoculera les réformes contre les revers futurs, comme une autre administration politique qui fait marche arrière.
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Lors du sommet, M. Sengeh espère se joindre aux dirigeants mondiaux, à M. Guterres, aux jeunes et à d'autres personnes pour jeter les bases d'une coalition mondiale qui réimaginera et transformera l'éducation.